Nicolas MARIOTTENicolas MARIOTTE • 1er • 1erPartner – ManagerimPartner – Managerim3 mois • Il y a 3 mois

Julie Madon (PhD), sociologue spécialisée dans la consommation durable et chercheuse à Sciences Po, a publié cette année « Faire durer les objets » aux Presses de Sciences Po.
Elle y explore la durée de vie des objets et le phénomène de leur réparation.
Selon Julie Madon, 85 % des Français déclarent envisager de réparer leurs objets, mais seulement 36 % passent à l’action (source Ademe, 2020).
Ce fossé s’explique par plusieurs contraintes : un manque de compétences techniques chez les consommateurs, la rareté des réparateurs et leur faible visibilité, ainsi que le coût élevé des réparations par rapport au prix initial de l’objet.
Ce dernier point est lié à des conditions de fabrication peu coûteuses dans des pays à faible coût de main-d’œuvre, comme la Chine.
Faire réparer un objet permet cependant de soutenir l’économie locale.
Les personnes qui réparent leurs objets appartiennent à des profils variés, influencés par des normes sociales et des facteurs financiers.
Julie Madon distingue notamment :
– les bricoleurs et les habitants des zones rurales, qui possèdent souvent davantage de compétences manuelles et sont éloignés des circuits de consommation classiques;
– les classes populaires, motivées par des contraintes économiques;
– les personnes diplômées, sensibles aux enjeux environnementaux et désireuses de réduire leur impact sur la planète.
Pour développer la pratique de la réparation, plusieurs pistes sont à envisager.
Julie Madon souligne l’importance d’améliorer la visibilité des réparateurs afin de faciliter l’accès des consommateurs à ces services.
De plus, elle propose d’établir une législation limitant les produits non réparables, tels que ceux impossibles à ouvrir.
Malgré les contraintes, le domaine de la réparation est dynamique.
Julie Madon note que de nombreuses activités parallèles existent : lorsque l’on propose un objet comme un aspirateur sur Le Bon Coin, de nombreuses personnes se manifestent pour le réparer.
Cette vitalité montre un potentiel sous-exploité dans le secteur.
Enfin, Julie Madon met en lumière le vieillissement de la profession de réparateur, peu attractive pour les jeunes générations.
Renforcer l’attrait de ce métier serait un levier pour préserver et dynamiser la réparation, en répondant aux enjeux économiques et environnementaux de la consommation durable.Activez pour voir l’image en plus grand.

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